Êtes-vous un éjaculateur précoce ?

En tant que sexologue l’éjaculation précoce est mon deuxième motif de consultation chez les hommes. Juste derrière les problèmes d’érection. Or, comme nous allons le voir, savoir si vous êtes précoce au lit n’est pas si évident que cela. En effet la « bonne durée » pour retenir son éjaculation est très subjective et variera grandement en fonction des personnes interrogées. De plus un homme pourra se définir comme éjaculateur précoce avec une partenaire sexuelle et pas avec une autre. Expliquons ensemble tout cela pour savoir si vous souffrez d’éjaculation rapide.

éjaculation précoce : les chiffres

Pour commencer voyons si il y a beaucoup d’hommes qui se considèrent comme précoces au lit.

D’après la dernière grande étude sur la sexualité des français [1], il y a 39,6% des hommes qui déclarent souffrir souvent ou parfois d’éjaculation précoce.

Les chiffres sont donc sans appel et sont très importants, le phénomène semble massif.

Cependant ce n’est pas parce que vous pensez être trop rapide que vous l’êtes forcément.

Nous allons le comprendre en voyant une seconde étude qui va nous permettre de nuancer ce chiffre.

Combien de temps « tient » un éjaculateur précoce ?

Dans cette nouvelle étude, il était demandé aux participants le temps moyen d’une pénétration. C’est-à-dire le temps qu’ils tenaient en général du début de la pénétration jusqu’à l’éjaculation.

Les réponses s’étalaient de quelques secondes à plus de 30 minutes.

Ensuite venait une deuxième question qui était : « Vous considérez-vous comme souffrant d’éjaculation rapide ? »

Sans surprise, plus le temps de pénétration augmentait et moins les hommes interrogés se considéraient comme éjaculateurs précoces.

Par contre ce qui était notable c’est que l’on trouvait des hommes qui tenaient moins d’une minute en pénétration et qui se considéraient comme de très bon amants.

Et d’autres qui pénétraient leur partenaire pendant plus de 25 minutes voire une demi-heure et qui n’étaient pas satisfaits de leur performance.

Alors comment expliquer ces résultats certes beaucoup moins nombreux que la normale mais pourtant bien présents ?

L’éjaculation rapide, une notion subjective

Et bien on peut tout à fait imaginer qu’un homme qui tient par exemple 50 secondes et qui satisfait sa partenaire car elle a son orgasme en 30 secondes (oui ça existe;)) se considèrera comme un excellent amant.

On pourrait même dire qu’il est 20 secondes trop long !

Au contraire d’un homme qui pénètre sa partenaire pendant 25 minutes et qui elle, pas de bol, a besoin de 26 minutes pour jouir..

Il lui manquera donc 1 minute et pensera qu’il a du mal à contrôler son éjaculation.

Pour info, j’ai déjà eu plusieurs fois ce type d’hommes en consultation et le plus souvent il faut plutôt rechercher une difficulté à atteindre l’orgasme du côté de la partenaire.

Vous comprenez donc bien à partir de ces deux exemples que savoir si vous êtes éjaculateur précoce ne repose pas sur le temps que vous tenez à la pénétration mais bien sur la satisfaction que votre partenaire et vous éprouvez pendant les relations sexuelles.

Finalement si vous avez le temps l’un et l’autre de prendre du plaisir peu importe que vous ayez tenu 2 minutes ou 20 minutes.

Et dans ce cas l’homme n’aura pas tendance à se considérer comme trop rapide.

Peut-on retenir son éjaculation ?

Par contre il y a problème quand l’éjaculation survient régulièrement avant que la partenaire soit satisfaite de la relation sexuelle.

Dans ce cas on peut considérer que l’homme est éjaculateur précoce.

Le sexologue proposera alors toute une thérapie pour apprendre à contrôler son éjaculation.

Du coup quels sont les moyens qu’ont les sexologues pour cela ?

Et bien comme dans toutes les thérapies comportementales, un travail sera fait sur l’aspect psychologique de l’éjaculation précoce et sur l’aspect physique pour contrôler l’excitation sexuelle.

Pour en savoir plus sur les outils que j’utilise tous les jours pour contrôler l’éjaculation je vous ai préparé 4 vidéos d’une durée de 1 heure. Cliquez ici pour y accéder : formation éjaculation.

[1] “Enquête sur la sexualité en France”, de N. Bajos et M. Bozon, éd. La Découverte.